En passant

Vous connaissez le stress, celui que l’on subit en recommençant un blog, changeant de site hébergeur, débutant une nouvelle aventure. Tout réapprendre, découvrir de nouveaux outils, et se retrouver perdue dans un dédale de raccourcis. Mais, quand on n’a pas le choix ou qu’on se l’imagine, on finit par trouver le courage … et perd nos précieuses heures qui se devraient d’être de rêverie et de repos.

Et puis son blog, on le souhaiterait joli, mais surtout à son image, celle que l’on voudrait offrir au regard des autre. Alors se pose le problème de la bannière, seul espace qui s’offre à tous, qui puisse séduire, ou faire fuir l’égaré de la toile.

Hier, il y a quelques heures, alors que sur le coup d’une brutale colère, j’ai pris la décision de déménager pour wordpress, il me fallut m’atteler à l’épineux choix de la photo, celle qui en dit beaucoup, donne le ton, évoque sans imposer, charme sans agresser, mais surtout qui me plaise à moi, dans laquelle je me reconnaisse.

Alors, je suis tombée sur ça

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et je me suis souvenue, je me suis souvenue d’un jour lointain, où je courais entre formalités et courses alimentaires. Il faisait beau, il faisait doucement froid. Le soleil m’éblouissait.

J’ai ralenti mon pas, décidé que le plus important n’était pas dans mon cabas, que le repas pouvait attendre, que je ne l’étais pas tant que çà. Des petits vieux côte à côte sur un banc, réchauffaient leurs vieux os tendrement. Des enfants en trottinettes, leurs mères transpirantes et essoufflées, qui leur couraient après, des amoureux main dans la main, une file d’adolescents qui s’étirait devant un cinéma, et soudain, la trompette de Coltrane qui chatouille votre oreille, envoûte et attire irrésistiblement vers sa source, le kiosque à fleurs et son élégant propriétaire. Comment aurait-ce pu en être autrement …

Alors mes yeux ont parcouru son étal. Je voulais m’offrir un cadeau, un souvenir fugace de cet instant de légèreté pré-printanière. Il me faut du joli, lumineux, du frais, du blanc. Le vendeur me sourit (RRRHHHHOOOOOoooo), peut-il vous être utile ? Oui, dix fois cent fois mille fois oui, je veux ÇÀ, et puis savoir son nom. La gypsophile. Et oublie aussitôt. Petit machin qui n’est là que pour agrémenter et aérer les bouquets, qui dans un temps lointain, une autre vie a orné le bouquet et couronné la tête d’une autre moi, un autre jour de bonheur, un bonheur que je croyais éternel. Le vendeur insiste, cela ne se fait pas, suis d’accord, suis têtue. Il est wouhahooo … mignon … et je sourie bêtement, tête inclinée sur le côté. Le temps est à la guimauve, à la nunuche, à la fleur bleue, bref, j’étais dans le ton !

Le joli monsieur a finit par me tendre cette gerbe nouée de raphia vert tendre. Cadeau. Cadeau m’a-t-il dit. Parce que, sans raison, cadeau, pour un sourire, une journée ensoleillée.