Je ne suis pas Parisienne

J’étais à Paris. Suis revenue. C’était bien.

J’ai ramené des livres, des découvertes, des souvenirs, une désolation et une conclusion : je ne serais jamais Parisienne.

Bon d’accord, cela n’est pas une grosse déception, cela n’a jamais fait partie de mes objectifs, de mes perspectives, de mes possibles, mais c’est un peu comme une porte qui se ferme : quand c’est sur nos doigts, ça fait mal !

Il est des villes, Barcelone New-York, où au bout de quelques jours, quelques heures,  vous adoptent, tout comme nous les adoptons, sont des évidences, où l’on peut prendre racine, dont on part en un arrachement douloureux.

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Mais Paris … Paris est belle, Paris est magique, mais Paris est fatigante, pesante, fatigante. Un exemple :  pour la parcourir, la traverser, il nous faut prendre le métro. C’est le plus simple et le moins onéreux, le plus raisonnable. Je vous épargnerai le refrain sur la saleté, je vous l’ai déjà écrit, et puis suis sympa. Non, mais soyons clairs, si l’on prend le métro c’est pour s’épargner de la fatigue et ses jambes , alors pourquoi se retrouve-t-on à  parcourir des kilomètres de couloirs, dans le froid et pour seul paysage du carrelage blanc.?  Non mais c’est quoi cette connerie arnaque ? Et puis, hors de question d’hésiter, de ralentir le pas ; nan, faut AVANCER, VITE, au rythme parisien, vite, vite, et sans sourire, vite, vite, ne regarde pas ton plan, pas le temps, bouge de là !

Car le Parisien est toujours pressé. Y compris le dimanche. Il ne sort pas de la rame de métro, il la fuit. Et le Parisien vous bouscule, à grands coups de sac de hanche d’épaule, dans le plus grand silence. mais jamais ne s’en excuse. Et moi, moi, ben ça me rend folle m’hystérise  me transforme en vieille râleuse, passant du rire que j’ai facile  au grognement le plus féroce. Un coup, une bousculade, et voilà que je lance « et surtout ne t’excuse pas ! « . Avec des variantes plus ou moins fleuries. Sans résultat aucun. Oui, je sais, j’avais perdue ma légendaire tolérance,  mais reconnaissez, c’est insupportable tout de même !

Alors, « ON » a jugé plus sage d’épargner mes coronaires, fuir une réaction putative qui ne soit pas celle espérée, et de marcher, ça calme fait du bien. Alors nous avons parcourues les rues parisiennes mésestimant les distances, le nez en l’air éblouis par tant de beauté, de magnificence,  presse le pas, fait attendre nos amis, avec le sourire, car rien n’était grave, nous étions en vacances …