Se barrer pour ne pas se perdre

… et quitter le boulot dans un état second
et marcher dans la rue, avancer, se laisser guider par ses pas
refuser de réfléchir, en être en incapacité
trop de pensées se bousculent dans la tête, un sacré bordel,
un carrousel de ressentis de sentiments qui font mal 
surtout ne pas trier
tant qu’ils ne se seront pas identifiés d’eux-même
Il y a du dégoût 
de la nausée
et de la colère tout au fond
qui ment ronronne doucement alors qu’elle voudrait gronder pour mieux éclater
Vers qui diriger ce maelstrom vaseux
Il est là coincé entre gorge et estomac
il me torture
la tête me tourne
Marcher pour ne pas tomber
marcher pour ne pas pleurer
ne pas s’arrêter
je suis perdue
ne pas s’arrêter
je suis où
Je ne peux pas rentrer
je ne peux pas c’est trop tôt
je ne veux pas me retrouver enfermée dans ma chambre en tête-à-tête avec mon ras-le-cœur
J’entre dans un magasin
c’est H&M
je fouille farfouille
dans des babioles insignifiantes
des fanfreluches
accessoires
qui m’éloignent de l’essentiel
j’en ai plein les mains
des barrettes plates
des créoles dorées
et argentées
Je paye
Je vais chez COS
le grand frère de H&M
à moins que ce ne soit le contraire
mais on s’en fout non
ce n’est pas le problème
je veux plus de barrettes plates
de toutes les couleurs
je veux dégager mon front
je veux lever la tête
redresser le menton
et  me regarder dans une glace
quelque peu embuée
et être fière de ne pas m’être perdue

6 réflexions au sujet de « Se barrer pour ne pas se perdre »

  1. Il n'est pas gai mais j'aime ce texte, ça remue et rappelle un déjà vécu, ce genre de tourbillon barré-barrettes… Contente que tu te retrouves à la fin 🙂

  2. Tu décris tellement bien tes états d'âme, ça replonge dans certaine période vécue…je saisi ce besoin de ne pas rentrer, une façon de se sauver soi même.Bisous ma belle !

  3. Tu décris bien ce qu'on pourrait toutes ressentir à travers ce texte émouvant. On arrive à se mettre en toi et à partager ce genre d'émotions.Courage et prends soin de toi,je te fais de gs bisous pour que le ras-de-coeur monte d'un étage au moins

  4. J'écris sur ce que je ressens, de l'important au futile.J'écris sur les émotions avant qu'elles ne disparaissent … quoique parfois, je ne les regrette pas. Faut bien qu'elles se rendent utiles les vilaines aussi !Merci les filles 🙂

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